Prix du meilleur poster étudiant au 17th ISME-meeting et soutenance de thèse en octobre pour Laëtitia Dadaglio

Laëtitia a reçu l’un des prix décernés aux meilleurs posters étudiants au 17th International Symposium on Microbial Ecology (ISME-meeting) qui a eu lieu en août à Leipzig (Allemagne) avec un poster intitulé « How do the phytoplankton spring blooms reshape the bacterial community composition in the Arctic Ocean? ».

Laëtitia soutiendra sa thèse intitulée « Dynamique des communautés bactériennes en réponse au bloom phytoplanctonique dans l’océan Arctique et identification des acteurs microbiens impliqués dans la dégradation de la matière organique » le vendredi 26 octobre à l’Observatoire Océanologique de Banyuls.

Membres du jury :

Emma Rochelle-Newall – IRD, IEES, Paris Président
Eric Fouilland – CNRS, MARBEC, Montpellier Rapporteur
Jérôme Hamelin – INRA, LBE, Narbonne Rapporteur
Pierre Galand – CNRS, LECOB, Banyuls-sur-mer Examinateur
Patricia Bonin – CNRS, MIO, Marseille Examinateur
Fabien Joux – SU, LOMIC, Banyuls-sur-mer Directeur de thèse
Ingrid Obernosterer – CNRS, LOMIC, Banyuls-sur-mer Co-directeur de thèse

Résumé :

L’écosystème arctique est certainement l’endroit du globe où les modifications liées au changement climatique sont les plus visibles. Le réchauffement climatique conduit notamment à une diminution drastique de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise entrainant un allongement et une intensification du bloom phytoplanctonique. L’augmentation de la production primaire associée au bloom phytoplanctonique pourrait modifier profondément le fonctionnement de l’écosystème arctique et notamment les communautés bactériennes impliquées dans la dégradation de la matière organique. Les objectifs de cette thèse étaient (1) de décrire la dynamique spatiale et temporelle de l’activité et de la diversité bactérienne lors du retrait de la banquise et du développement du bloom phytoplanctonique par des études de terrains ; et (2) d’identifier les acteurs bactériens responsable de la dégradation de la matière organique excrétée par différentes microalgues arctiques par des études expérimentales.

Les résultats montrent une forte réactivité des communautés bactériennes en réponse au développement du bloom phytoplanctonique lors du retrait de la banquise, avec des maxima simultanés entre la production primaire et bactérienne et entre la chlorophylle a et l’abondance bactérienne. Cette réactivité est également soulignée par la forte similitude entre la composition des communautés bactériennes (BCC) totales et actives. Des modifications dans la BCC ont lieu avant le démarrage du bloom phytoplanctonique, puis la BCC change profondément lors du développement du bloom avec une diminution importante de la diversité. L’acclimatation rapide des communautés bactériennes à cette nouvelle source de matière organique d’origine phytoplanctonique pourrait être favorisée par l’apport préalable de matière organique produite par les microalgues de glace et par le tapis algal sous la banquise. Le retrait de la banquise et le développement du bloom conduisent à une communauté bactérienne dominée par les Oceanospirillales (Gamma-proteobacteria) et les Flavobacteriaceae (Bacteroidetes). Nos résultats obtenus à la fois sur le terrain et lors des expériences de biodégradation souligne l’importance du genre Polaribacter (Flavobacteria) dans la dégradation de la matière organique produite lors de bloom phytoplanctonique arctique dominée par les diatomées. Nous résultats suggèrent également qu’une modification dans la composition du bloom phytoplanctonique (en faveur des picoeucaryotes) liée au réchauffement climatique pourrait avoir des conséquences sur l’activité et la BCC.

Mots clefs : Océan Arctique ; Bloom phytoplanctonique ; Matière organique dissoute ; Composition des communautés bactériennes ; Dynamiques spatiales et temporelles ; Biodégradation ; Activité bactérienne ; Souches bactériennes.